Quand l’Homme & la Nature cohabitent

La Réserve d’Arjuzanx, un exemple remarquable de réhabilitation écologique.

Pour répondre à un besoin croissant d’électricité en France, EDF entreprend un chantier pharaonique. Exploiter le gisement de lignite (charbon de terre) d’Arjuzanx afin d’alimenter une centrale thermique. Car en effet, ce fameux charbon de terre, a été repéré dans les Landes de Gascogne à partir de 1925. En 1958, EDF lance la mise en exploitation, de ce qui deviendra, le plus grand site d’extraction de France jusqu’en 1992. Pour atteindre la couche de lignite (bois fossilisé), il était nécessaire d’extraire 25 à 30 mètres de terre composée de sable et d’argile. Le chantier d’excavation était conduit par 2 excavateurs à roue-pelle de1 500 tonnes. Chaque machine pouvant débiter 1 500m3 à l’heure !
Dans les excavations, les eaux provenant des nappes ou de la pluie étaient pompées et envoyées dans le réseau hydrographique après passage dans des bassins de décantation.

Une interview vintage est dispo ici : https://fresques.ina.fr/landes/fiche-media/Landes00210/la-mine-de-lignite-d-arjuzanx.html

14 millions d’€ investis par EDF plus tard, ce site devient LA Réserve Naturelle d’Arjuzanx

Dès 1980, EDF s’engage, avec le concours de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, à réhabiliter de façon exemplaire la très grande friche industrielle qui se profile. Faite de vastes étendues d’eau, c’est désormais une réserve naturelle de 2 600 hectares.

Les travaux de réhabilitation écologique et l’évolution naturelle ont donné à ce site une dimension naturelle particulière avec des paysages, des habitats diversifiés et des espèces d’une exceptionnelle valeur patrimoniale.Le site est notamment devenu le plus grand site français d’hivernage des Grues cendrées. (LIEN AVEC ARTILE BLOG GRUES CENDREES)

En 1982/83 une centaine d’oiseaux hivernent sur le site, A partir de1990 on en compte plus de 4 000 et en 1997 apogée puisque l’on compte 16 000 grues cendrées. Des chiffres qui positionnent la Réserve d’Arjuzanx au premier rang des sites d’hivernage européens.

Si vous êtes assez discrets, vous pourrez peut être apercevoir des loutres d’Europe, chauves-souris, tortues (Cistude d’Europe) et 186 espèces d’oiseaux dont 41 d’intérêt communautaire. 

Côté flore : des espèces rares ou menacées, comme le lycopode des tourbières, la pulicaire vulgaire, ou encore la linaire effilée.

Intérêt communautaire, kesako ? 

Grâce à Natura 2000, la protection et la gestion des espèces sauvages et des habitats naturels dits “d’intérêt communautaire” sont assurées. Il s’agit de la flore et de la faune considérées comme les plus menacées, les plus vulnérables, les plus rares mais aussi les plus endémiques. 

En France, la faune d’intérêt communautaire, représente plus de 130 espèces d’oiseaux et près de 100 espèces animales.